Enseigner le français aux migrants

Le projet en quelques mots

Nous voulons donner l’occasion à des migrants de Besançon d’apprendre le français, en finançant des cours intensifs par un professeur qualifié de Français Langue Étrangère, en animant des ateliers de discussion avec des bénévoles, et en les inscrivant à un examen en vue de l’obtention d’un Diplôme d’Études en Langue Française.

Origine du projet

L’origine de ce projet remonte à la rencontre de certains d’entre nous avec plusieurs migrants présents à Besançon. Un point commun entre eux : ils avaient de grandes difficultés à progresser dans la maîtrise de notre langue, et avaient souvent du mal à trouver une structure pour les aider dans ce domaine ; et, pour plusieurs d’entre eux, ils avaient fui leur pays pendant leurs études, et étaient désireux de reprendre des études maintenant qu’ils ne se sentaient plus en danger – mais la barrière de la langue rendait leur projet irréalisable.

Dans le même temps, nous avons rencontré un professeur de Français Langue Étrangère (FLE), préparant un master en ingénierie de l’enseignement du FLE. Nous avons opéré un rapprochement entre ces personnes rencontrant des difficultés, et cette personne pouvant être une ressource pour eux. Le professeur de FLE, sensible à la situation des migrants, a répondu positivement à notre demande d’être une personne clé dans un projet d’offrir des cours de français aux migrants à Besançon.

Ce qui existe à Besançon – et ce qui manque

Nous avons alors cherché à comprendre la situation de l’enseignement du français aux migrants à Besançon. Nous avons réalisé qu’il y avait deux types d’approches dans le milieu associatif. Une première consiste à offrir quelques heures (en général 2h/semaine) de cours de français, généralement accompagnées d’aide aux démarches diverses ; cette offre permet une certaine sociabilisation, et de faire face aux situations de base de la vie courante. Une autre approche tend à être plus ambitieuse quant à l’enseignement du français, en offrant une dizaine d’heures de cours par semaine, avec des personnes formées pour enseigner le FLE ; néanmoins, les associations ayant ce type d’investissement ont renoncé à avoir un suivi de leurs apprenants, à cause de la volatilité de ce public, ce qui aboutit forcément à des progrès relatifs ; pourtant, certaines associations adoptant la première approche nous ont affirmé avoir réussi à établir des sortes de contrats avec leurs apprenants, incluant un engagement à l’assiduité.

Finalement, nous sommes arrivés à la conclusion qu’une autre approche pouvait diversifier l’offre disponible, et que nous devions développer le projet suivant :

  • Offrir des cours de français à des migrants, délivrés par un professeur formé pour enseigner le FLE.
  • Offrir ces cours à un groupe limité, constitué de personnes inscrites pour la durée de leur cours. Nous avons estimé qu’un groupe de quinze personnes par semestre était optimal pour atteindre nos objectifs pédagogiques.
  • Viser la réussite par les bénéficiaires d’un examen DELF (Diplôme d’Études en Langue Française), leur permettant, pour eux-même, d’évaluer leur progression, et pour les institutions avec lesquels ils sont en contact, telles que les lieux de formation qu’ils voudraient fréquenter, voire les employeurs potentiels, d’être rassurées quant à leur maîtrise de la langue française.
  • Combiner, pour permettre la réussite de ces examens, d’une part, des cours intensifs délivrés par le professeur de FLE, et d’autre part, des ateliers de discussion en français, programmés suivant les directives du professeur de FLE, mais animés par des bénévoles francophones.
  • Le calendrier, suivant les sessions d’examen DELF à Besançon sera donc le suivant : des cours à raison de 10h/semaine et des ateliers de discussion à raison 5h/semaine pendant 5 mois (à partir de février pour l’examen de juillet, à partir de juillet pour l’examen de décembre), ce qui conduit à offrir des cours à 2 groupes par an, soit trente personnes.

À quoi servira l’argent collecté ?

Nos besoins, pour la réalisation de ce projet, tournent autour de quatre pôles :

  1. L’investissement du professeur de FLE est conséquent : 10h/semaine de cours, et, bien évidemment, un temps équivalent pour les préparations des cours et d’ateliers de discussion, rendent impossible le recours au bénévolat pour cet aspect du projet. Le financement du professeur est donc le principal besoin de notre association.
  2. L’inscription à l’examen DELF a un coût, qui est multiplié par le nombre de bénéficiaires.
  3. L’investissement des animateurs de groupes de discussion est beaucoup moindre. Cette responsabilité n’étant pas technique, contrairement à celle du professeur, n’importe quel francophone devrait pouvoir être bénévole, et donc chaque bénévole pourrait avoir un investissement assez réduit, en tous cas raisonnable quant à la gestion de son temps. Nous avons déjà un réseau de connaissances avec des bénévoles potentiels assez large, nous aurions sans doute besoin de communiquer un peu pour élargir cette base de bénévoles.
  4. Enfin, il y a toute la logistique autour de ces cours : un local meublé, des supports pédagogiques, des outils informatiques et audiovisuels, des fournitures en papeterie, des collations pour permettre une convivialité dans les ateliers de discussion, et tous les frais liés à un fonctionnement associatif normal.

Pour ce qui est de nos ressources financières, nous allons lancer des appels aux dons dans nos cercles de connaissances respectifs ; des demandes de subventions et/ou de prêt de salle et de matériel sont en cours, auprès de l’Université et du CROUS de Besançon, du département du Doubs, du CLAP de Franche-Comté, de la Préfecture du Doubs. Nous envisageons aussi de chercher des partenaires dans le monde de l’entreprise, mais n’avons pas encore développé de contacts à ce niveau-là. Nous espérons aussi négocier une gratuité (partielle ou complète) des inscriptions aux examens DELF.